Pour réussir la pomme de terre au potager, il faut partir du bon plant ! Les sacs et clayettes vendus en jardineries sont le produit d’une fabrication contrôlée selon des règles strictes. Tout est fait pour garantir au jardinier un plant de qualité, vigoureux et exempt de maladies.
La France est le 2e producteur et exportateur mondial en matière de plant de pomme de terre, après les Pays-Bas. La qualité de notre production est reconnue dans le monde entier. Notre terroir, par ses types de sols, et notre climat sont de bons atouts. Mais ce n’est pas tout. La filière française s’est dotée depuis longtemps d’une organisation remarquable, axée sur le contrôle à tous les stades de culture. Les plants « certifiés » approvisionnent le marché national en quasi totalité et sont exportés vers plus de 70 pays. Plus de 800 agriculteurs assurent cette production, sur environ 24 000 ha, une surface en augmentation.
Un long processus de multiplication
La culture de plants est un long processus qui se fait sur plusieurs années. Elle démarre par une phase de multiplication in-vitro, pour l’obtention de « boutures » ou « vitrotubercules ». Le contrôle de l’identité variétale est obligatoire, de même que le respect d’une norme de pureté. Plus de 400 variétés sont multipliées en France, toutes inscrites au catalogue national ou au catalogue européen. Ces boutures sont ensuite multipliés sous serre, à l’abri des contaminations extérieures, sur un substrat désinfecté ou en hors sol. Le respect de ces conditions très strictes vise à éliminer tout risque d’infection. Voici constituée la génération G0 qui va servir de matériel de départ pour la multiplication au champ.
Commence alors la culture de plants de « prébase ». Les descendances successives de la génération G0 constituent les plants dits de base, respectivement la génération G1, G2, et ainsi de suite. Ce sont eux qui serviront à produire les plants certifiés, ceux-là même qui sont vendus aux producteurs ou aux jardiniers, avec l’étiquette bleue officielle du SOC (Service officiel de contrôle et de certification).
Les contrôles qui ont commencé au laboratoire continuent au champ, à chacune des étapes. En préambule, figure la règle d’isolement : les cultures de plants doivent être situées à au moins 10 mètres de toute autre culture de pomme de terre. Autre mesure de précaution : avant même que les tubercules ne soient plantés, des prélèvements de terre sont réalisés pour s’assurer qu’il n’y a pas de présence de maladies ou parasites, comme le méchant nématode à kyste.
Des plants sous haute surveillance
Il est important de souligner que chacune des parcelles de production de plants fait l’objet d’au moins trois inspections pendant la croissance. Les plantes sont contrôlées visuellement et retirées si elles ne sont pas conformes à la variété mise en terre ou si elles présentent le moindre signe de dégénérescence. Ces épurations comprennent à la fois l’enlèvement des tubercules et l’élimination du feuillage, afin que ne subsiste aucune partie malade ou indésirable. Chaque parcelle est visitée au minimum 3 fois pendant la végétation. Au cours de l’inspection, on note tous les défauts, tous les cas visibles ou potentiels de maladies. Dans les cas de symptômes douteux, la détection au champ peut éventuellement être complétée par des tests au laboratoire. Si le pourcentage de tubercules atteints, pour chacun des défauts, dépasse le seuil de tolérance fixé, le lot est déclassé. Avant la récolte, un échantillon est également prélevé, analysé sous tous les aspects, pour mesurer plus précisément la qualité sanitaire du plant.
A propos des ravageurs et maladies, la réglementation distingue deux types : les « organismes nuisibles de qualité réglementés » et les « organismes nuisibles de quarantaine ». Pour les premiers, une tolérance en végétation ou sur lot est admise. Pour les seconds, il n’y a aucune tolérance. En pomme de terre, c’est le cas de nombreux parasites : la gale verruqueuse, le flétrissement bactérien, la pourriture brune, le mycoplasme ou stolbur, le virus du TSWV, les nématodes…
Les interventions nécessaires de désherbage ou de traitement sont très encadrées. Dans le cas des productions biologiques, le contrôle des mauvaises herbes se fait par hersage. Et le biocontrôle ou les produits à base de cuivre remplacent les produits phytosanitaires. En fin de cycle, le défanage va permettre de limiter le grossissement des tubercules et de réduire les risques de contaminations par diverses maladies, comme les virus ou le mildiou.
On rappellera que les contrôles sont opérés tout au long de la culture. A l’issue de l’ensemble de ces inspections, les plants sont classés en plants de base de classe S, Elite ou Super Elite, selon les résultats des tests et des analyses en laboratoire. Ce sont ces plants de haute pureté génétique et de grande qualité sanitaire qui servent à produire le plant certifié.
Les dernières étapes de récolte et mise en conditionnements sont également surveillées. La date de l’arrachage est déterminée avec soin, en vue d’une conservation optimale. Les opérations mécaniques sont réalisées avec un matériel très performant, « tout en douceur », de façon à minimiser les risques de blessures. Après le déterrage, les plants sont convoyés sur une table de tri, où sont éliminés tous les tubercules défectueux (coupés, endommagés, verdis, pourris).
Le conditionnement en sacs et clayettes
L’opération de tri sera suivie par le calibrage qui est lui aussi réglementé. Le calibre minimal est de 25 mm de diamètre et l’écart entre le plus gros et le plus petit tubercule contenus dans un même emballage ne doit pas dépasser 25 mm. Le petit calibre comprend les plants de 28 à 35 mm, le moyen de 35 à 45 mm et le gros calibre pour les diamètres supérieurs à 45 mm.
Enfin, au terme de ce long processus, après une période de stockage qui peut être de plusieurs mois, toujours dans des conditions de ventilation et température très contrôlées, vient l’ultime étape du conditionnement.
Sur le marché des plants destinés aux jardiniers amateurs, les ventes se font en « petits emballages ». Pour les sacs, qui renferment des plants non germés, la gamme mesurée en poids varie de 0,5 kg à 5 kg, par tranche de 500 g, et 10 kg. Les clayettes contiennent des plants germés, prêts à planter. L’offre est fait au nombre : 5 plants et multiples de 5 jusqu’à 125 plants, 200 plants, 250 plants.
Les petits emballages sont clos par une fermeture inviolable. Les ultimes contrôles de qualité s’achèvent par l’apposition de l’étiquette officielle bleue du SOC. Sur ce document, sont indiqués le nom de la variété, le numéro de lot, le poids ou le nombre, le calibre, le « passeport phytosanitaire », garantie de l’absence de maladie…
Le printemps arrive. Vite, les plants certifiés JB Bernard sont en vente en jardineries. Sans attendre, plantons en toute confiance !