Doryphore : le ravageur de la pomme de terre

un doryphore mange une feuille sur un plant de pommes de terre

Un ennemi de la pomme de terre

Le doryphore est originaire d’Amérique du Nord et a été introduit en Europe, par accident, il y a une centaine d’années. Ses prédateurs naturels n’ayant jamais pu être implantés dans nos contrées, Leptinotarsa decemlineata a longtemps proliféré dans les cultures de pommes de terre, au potager ou au jardin, pouvant ainsi anéantir des récoltes complètes. De nos jours, le doryphore s’avère moins problématique ; sans doute en raison d’un épuisement génétique. Il reste malgré tout un ennemi à surveiller si vous souhaitez profiter de vos tubercules préférés. Découvrez sans plus tarder tout ce qu’il faut savoir sur cet insecte, de la prévention jusqu’au traitement (naturel bien sûr !) pour protéger vos cultures.

Fiche d’identité du doryphore

  • un doryphore est posé sur une feuille de pomme de terreNom scientifique : Leptinotarsa decemlineata
  • Nom commun : Doryphore (Colorado potato beetle en anglais)
  • Sous‑famille : Chrysoméline
  • Type : Insecte coléoptère
  • Période d’activité : Milieu de printemps jusqu’à la fin de l’été
  • Organes touchés : Feuilles
  • Autres végétaux sensibles : Solanacées (tomates, aubergines, poivrons, piments)

Description

Des larves de doryphore ravagent un plant de pommes de terre
Larves de doryphore

Impossible de confondre le doryphore adulte avec un autre insecte du jardin ! En effet, ses signes distinctifs sont nombreux :

  • un corps d’environ 1 cm de long et fortement bombé ;
  • un thorax jaune orangé, agrémenté de points noirs ;
  • des élytres (ailes durcies) jaune pâle, pourvus de 10 lignes noires qui lui ont valu la seconde partie de son nom latin (decemlineata).

Les larves, quant à elles, présentent un abdomen incurvé, de couleur rouge orangé et doté de rangées de points noirs sur les côtés.

Biologie du doryphore

La période d’activité des doryphores débute au printemps, lorsque les femelles sortent de terre pour pondre leurs œufs. Chaque femelle

doryphore peut déposer environ 700 œufs sur les feuilles de pommes de terre.

Les larves se développent en quelques semaines et s’enfouissent ensuite dans la terre pour compléter leur développement (de la nymphe jusqu’à l’adulte).

Au début de l’été, une nouvelle génération d’insectes fait son apparition et renouvelle le cycle.

À l’approche de l’automne, les adultes s’enterrent pour passer l’hiver à l’abri du froid sous environ 25 à 45 cm de terre. Ils attendent ainsi le retour des beaux jours et de la chaleur.

Prévention et traitement contre le doryphore

Il existe de nombreux moyens de prévenir et de combattre une invasion de doryphores :

  • Au début du printemps, surveillez vos plants de pommes de terre et ramassez méthodiquement tous les coléoptères ravageurs pour les détruire (ou les déposer dans une zone où ils ne poseront pas de problèmes).
    Contrôlez également la présence d’œufs sur les feuilles et éliminez celles‑ci.
  • Faites appel à des alliés naturels comme le raifort, l’ail ou la ciboulette, qui ont un effet répulsif sur le doryphore. Il suffit alors de planter quelques sujets entre les rangs de pommes de terre.
    Le datura (Datura stramonium L.) est également efficace. Mais attention ! Cette plante est toxique et doit être manipulée avec précaution.
  • Le lin, semé en écran autour de vos rangs de tubercules, protégera également les plants en faisant écran.

    un carabe doré, un staphylin noir, une tachinaire
    Carabe doré, staphylin noir et tachinaire sont vos alliés contre le doryphore
  • Si les prédateurs naturels du doryphore ne l’ont pas suivi en France, certains de nos insectes auxiliaires sont capables de s’attaquer aux larves. C’est le cas des tachinaires, des staphylins, des carabides ou encore des sauterelles.
  • Usez de subterfuges et leurrez votre ennemi en plantant une variété de tomate dite « à feuilles de pommes de terre » comme ‘Brandywine’, également appelée « Potato leaf ». Les larves du doryphore ont en effet du mal à s’y installer.
  • En ce qui concerne le traitement naturel, la pulvérisation d’extrait de tanaisie réduit la ponte des femelles et freine l’appétit des larves. Pour être efficace, appliquez le produit une fois par semaine durant la période de ponte et d’activité du doryphore.
    Si l’infestation est trop importante, vous pouvez recourir à un traitement bio à base de pyrèthre qui est un insecticide naturel. Son seul inconvénient est de ne pas cibler ses victimes : les insectes utiles sont alors détruits par la même occasion. Son usage doit donc être bien réfléchi.

Vous voilà désormais incollable sur le doryphore et sa larve, ainsi que sur les façons de les combattre. Sachez néanmoins qu’en France, cet insecte coléoptère génère moins de dégâts pour vos cultures de tubercules que le mildiou par exemple. Il a su en effet s’adapter à son environnement en s’accommodant de « mauvaises herbes » comme la morelle, plante sauvage, proche de la pomme de terre.


© Emphyrio-Pixabay, Frank Vassen, Philippe Garcelon-Flickr.

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